La Beauce est une région naturelle connue pour son immense plaine céréalière d’où émergent, visibles des kilomètres à la ronde, les clochers des églises paroissiales et plus récemment les pales des éoliennes. Cette riche terre agricole où domine aujourd’hui l’exploitation intensive en openfield, occupe l’un des premiers rangs de l’économie céréalière de la France. La Beauce s’étend sur 5 départements : Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret, Essonne, Yvelines. Les trois premiers sont situés en région Centre-Val de Loire ; les deux autres appartenant à l’Ile-de-France ne seront pas pris en compte dans la présente étude. Au total, 320 communes réparties sur les trois départements sont concernées.
Le choix d’une étude systématique et méthodique consacrée entièrement aux fermes de Beauce en tant que patrimoine bâti et sur une plage chronologique couvrant plusieurs siècles ambitionne de révéler un patrimoine jusque-là rarement identifié comme tel, à l’exception de quelques fermes déjà étudiées par notre collègue Daniel Bontemps dans le canton de Beaugency (Loiret).
Le cadre géographique très vaste impose de réfléchir à une approche méthodologique adaptée. Ainsi, pour la première fois à l’occasion d’une étude d’inventaire conduite en région Centre-Val de Loire, la participation des habitants est sollicitée pour l’identification et la valorisation de leur patrimoine. Il peuvent contribuer sur le site : https://inventaire-patrimoine.centre-valdeloire.fr/actualites/les-fermes-de-beauce-le-projet-de-recherche-auquel-vous-pouvez-participer/
Le choix a également été fait d’inscrire cette étude dans le cadre universitaire, par la réalisation d’un doctorat par le projet porté par l’école doctorale Humanités, Création et Patrimoine de l’université de Paris-Cergy.
L’étude des fermes de Beauce poursuit ainsi deux objectifs : le premier vise à rendre compte du patrimoine bâti agricole tel qu’il existe aujourd’hui tout en s’appuyant sur les documents d’archive (en particulier les plans) ; le second consiste à mettre en place une méthode d’inventaire adaptée à un large territoire, en associant divers acteurs pour participer à la construction de l’opération d’inventaire général des fermes de la Beauce : propriétaires, élus, associations, institutions…. L’étude d’un corpus aussi vaste répond d’abord à un objectif de connaissance du bâti et de reconnaissance de « ce qui fait patrimoine ». C’est bien par la contribution recherchée des habitants de la Beauce que ce patrimoine rural, généralement « invisible » car non reconnu en tant que patrimoine, a les meilleures chances d’être compris et donc conservé. Des opérations de mise en valeur, des aides à la restauration via la Fondation du patrimoine, voire dans quelques cas rares des protections au titre des Monuments historiques peuvent résulter des enquêtes.