Hôtel de la Région Centre-Val de Loire

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Projeté et édifié entre 1974 et 1981, l’hôtel de la région Centre-Val de Loire à Orléans est construit sous le nom d’établissement public régional (EPR) : il est l’un des plus précoces en France, la plupart des hôtels régionaux étant construits dans le sillage de la loi du 2 mars 1982 « loi relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions » qui fait de la Région une collectivité territoriale de plein exercice.

 

Hôtel de Région Centre-Val de Loire à Orléans (Loiret, architecte Christian Langlois) © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Vanessa Lamorlette-Pingard

Construit concomitamment au musée des Beaux-Arts et à l’extension des services municipaux sur la place Sainte-Croix, l’hôtel de région à Orléans fait l’objet de projets successifs par les architectes Xavier Arsène-Henry (1919-2009), Second Grand Prix de Rome en 1950, et son frère Luc (1923-1998) puis Christian Langlois (1924-2007). Sa proximité avec la cathédrale en fait un enjeu des débats d’aménagement aux abords des monuments historiques. Ainsi, la Section des abords de la commission supérieure des Monuments historiques du Secrétariat d’État à la Culture infléchira le projet à Orléans en imposant une consultation d’idées, qui donnera lieu, en juin 1976, à des propositions d’architectes renommés dont Paul Chemetov ou Christian de Portzamparc.

Christian Langlois, formé dans l’immédiat après-guerre auprès de Roger Séassal, Jean Niermans et Urbain Cassan, est nommé architecte du Sénat en 1957. Élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1977, c’est un spécialiste de l’architecture administrative. Son modèle architectural se met en place dès le début des années 1970 lors de ses interventions au Palais du Luxembourg à Paris. Son travail, fortement inspiré du classicisme du XVIIIe siècle (utilisation de la pierre de taille, vocabulaire classique), est destiné à s’intégrer dans un tissu bâti de centre urbain. Ses choix sont très éloignés de ceux des architectes les plus avant-gardistes de son époque.

Si Christian Langlois choisit un style classique pour compléter la place Sainte-Croix, l’intérieur de l’hôtel de région à Orléans est traité de manière fonctionnelle, en béton blanc, par les frères Arsène- Henry dont c’est le matériau de prédilection. La salle des Assemblées, communément appelée hémicycle aujourd’hui, a fait l’objet d’un traitement exceptionnel en association avec le sculpteur Maurice Calka (1921-1999)

Hôtel de Région Centre-Val de Loire à Orléans, vue depuis l’entrée (Loiret, architecte Christian Langlois) © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Vanessa Lamorlette-Pingard

Le soin apporté au décor témoigne enfin d’un souci de mise en valeur des institutions abritées par ses bâtiments.

L’opération d’inventaire réalisée en 2014-2015 offre pour la première fois une étude de ce bâtiment construit dans le dernier quart du XXe siècle, période moins abordée par les services de l’Inventaire.

Le travail d’étude est mené conjointement avec le conseil régional du Limousin (aujourd’hui Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente) dont l’équipe d’architectes s’est rencontrée sur le chantier d’Orléans avant de construire l’hôtel de Région de Limoges (inauguré en 1986) Le regard comparatif entre les deux réalisations comportant de nombreux points de similitude, apporte des éléments de compréhension des choix stylistiques des architectes comme de leur vision de l’institution régionale L’étude cherche également à comprendre comment s’affirme le pouvoir de la nouvelle institution dans cette opération et comment le bâtiment véhicule des idées régionale et républicaine, dans son architecture et sa commande artistique.

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Hôtel de Région Centre-Val de Loire à Orléans (Loiret, architecte Christian Langlois) © Région Centre-Val de Loire, Inventaire général, Vanessa Lamorlette-Pingard

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