Vestige insigne de l’un des «plus beaux ensembles monastiques qui soient en France» selon Dom Anselme Dimier, l’abbaye de Noirlac est l’une des quatorze «sœurs» cisterciennes de l’ancien diocèse de Bourges, dans le Berry. Témoignant de l’essor prodigieux que le mouvement cistercien connaît sous l’égide de saint Bernard (1090-1153), l’abbaye de Noirlac, fondée en 1136, puise son origine et son sens au cœur de ce mouvement spirituel essentiel de l’Europe du Moyen Age. Ses différents bâtiments, homogènes, suivent les principes architecturaux et fonctionnels de l’ordre cistercien fondé à la fin du XIe siècle.
Ayant traversé plus de huit siècles, transformée à un moment de son histoire, voire malmenée puis laissée à l’abandon, l’abbaye a connu au XXe siècle une véritable renaissance, grâce à un chantier de restauration tout autant exemplaire que considérable. Au cours de celui-ci, une commande exceptionnelle a vu le jour en 1975, qui aboutit à la réalisation et à la pose d’un cycle de 63 vitraux conçus par l’artiste français Jean-Pierre Raynaud, né en 1939. Cet ensemble de verrières, éminemment plastique, est considéré comme l’une des interventions contemporaines les plus réussies au sein d’un édifice patrimonial ancien.
L’opération d’inventaire réalisée en 2009 et 2010 offre pour la première fois une étude complète des vitraux créés par Jean-Pierre Raynaud et fait un point complet sur la construction cistercienne. Un approfondissement des transformations opérées au XIXe siècle, après que l’abbaye ait été vendue à la Révolution et ait accueilli une manufacture de porcelaine, a également été réalisé.