Coteaux aux pentes couvertes de vignes, dominés par le piton emblématique de Sancerre, fonds de vallées où se blottissent villages et prairies, tel apparaît, aux premiers regards, le canton de Sancerre ; pourtant si le vignoble sancerrois a fait la notoriété du canton, ce dernier ne se réduit pas à ses paysages viticoles : la longue plaine alluviale des bords de Loire à l’est, les terres à céréales (openfields) limitées par de vastes massifs forestiers au sud, créent une diversité de terroirs qui est un des traits de ce canton.
Celui-ci occupe en effet une position de carrefour entre bocage du Pays-Fort au nord-ouest, Champagne berrichonne au sud, et Val-de-Loire à l’est. Les communes du centre du canton sont quant à elles typiquement viticoles.
Cette mosaïque de paysages et de modes de cultures reflète en réalité les processus géologiques. Le relief, spectaculairement prononcé, de la ville de Sancerre et des buttes environnantes (Thauvenay, et les collines boisées des Charnes et des Garennes), est le contrecoup de la formation d’une série de failles à l’ère tertiaire. Sur les flancs des collines affleurent calcaires jaunes, sables et argiles, graviers quartzeux et ferrugineux. En se modelant, ces reliefs ont soulevé les calcaires du Jurassique supérieur, localement recouverts de sable, qui composent l’essentiel de la Champagne berrichonne. Le sous-sol Crétacé du Pays-Fort se singularise quant à lui par la présence de grès, sous-jacents à des argiles de natures différentes.
La nature du sous-sol éclaire les choix des matériaux de construction, dont l’origine souvent locale est à souligner ; ainsi, le calcaire domine, issus de carrières locales (à Veaugues en particulier), et le grès est utilisé pour le bâti presque uniquement dans la partie nord du canton, et toujours associé au calcaire.
Cette étude, qui ne comprend pas la ville de Sancerre, a été réalisée par le Service départemental de l’Inventaire du Conseil départemental du Cher.