Deux établissements de l’association « Les Pupilles de l’Enseignement Public du Cher » (PEP 18) reçoivent cet été l’exposition « Architecture au jardin en Val de Loire ». Cette association, fondée en 1935 à Bourges, a pour objectif de venir en aide aux « orphelins de la société » en complément de l’école publique. Les évolutions de la société l’ont amenée à accompagner les personnes handicapées et à ouvrir de nombreux établissements sociaux et médico-sociaux dans le Cher. Elle œuvre pour l’accès à l’éducation, à la culture, aux loisirs, au travail et à la vie sociale en s’appuyant sur les valeurs républicaines de laïcité, de solidarité, de citoyenneté et d’égalité.
C’est Daniel Pissondes, référent culturel des PEP 18, qui a contacté le service Patrimoine et Inventaire (SPI). Encouragé par la convention nationale « Culture et Santé » signée en 2010 par le Ministère de la Santé et le ministère de la Culture afin de mener une politique d’accès à la culture au sein des établissements de santé et médico-sociaux, son poste a été créé en 2017. Il soutient les équipes de professionnels des établissements médico-sociaux et il est chargé de développer des partenariats avec les structures artistiques et culturelles du territoire. Il a songé aux expositions du SPI pour répondre à la demande de certains établissements. « La culture et la pratique d’une activité artistique ou culturelle représente un formidable vecteur d’émancipation et d’autonomie pour les personnes en situation de handicap et éveille leur curiosité » explique Daniel Pissondes, qui souhaite aussi créer une offre dans les petites communes.
La première étape de l’exposition est le Foyer Emmanuelle à Veaugues, au sud-ouest de Sancerre, qui accueille des adultes handicapés. Certains résidents avaient fait part de leur goût pour les monuments historiques et cette exposition est l’occasion de faire découvrir à tous une facette du patrimoine régional. Ils se sont fédérés autour du projet en distribuant des tracts chez les commerçants, en concevant une affiche pour le concours de la photo favorite et en participant au vernissage.
Le foyer a profité de cet événement pour s’ouvrir aux habitants de la commune et leur faire rencontrer les résidents grâce au vernissage et en proposant un créneau d’ouverture pour visiter l’exposition.
Afin d’encourager les résidents à s’exprimer, l’équipe éducative a proposé plusieurs animations : vote pour la plus belle photo et tirage au sort avec, à la clé, un voyage à la pagode de Chanteloup à Amboise. A son retour, le résident gagnant aura pour mission de réaliser une exposition des clichés qu’il aura pris sur place. Son travail sera également présenté à la Maison d’Accueil Rurale pour Personnes Adultes Handicapées VIEillissantes (MARPAHVIE ) à Méreau qui aura reçu « Architecture au jardin en Val de Loire » entre temps.
Cette collaboration se poursuivra au mois de novembre à la MARPAHVIE avec les « Mystérieux Mystères insolubles : les aventures du patrimoine en région Centre-Val de Loire » et à l’Institut médico-éducatif de Saint Amand-Montrond en décembre.
Finalement « le patrimoine est une composante de notre culture commune qui fédère et lie les individus entre eux. Faciliter l’accès au patrimoine par ce type d’action participative favorise l’inscription de ces personnes en tant que citoyens parmi les autres », explique Séverine Germain, éducatrice au foyer. Les résidents souhaitent poursuivre sur cette lancée en découvrant des photographies de jardins du Cher pour échanger autour de leur patrimoine de proximité.