Les cartes et plans au service de la connaissance du patrimoine

Publiée le 12 mars 2014

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Au service Patrimoine et Inventaire (SPI), plusieurs professions concourent à l’étude du patrimoine. Parmi elles, les topographes et cartographes sont un métier en pleine évolution. Nous avons rencontré Myriam Guérid, topographe-cartographe au SPI.

– Quel est l’intérêt des cartes et des relevés pour l’étude du patrimoine ?

La principale vocation de ces documents graphiques est d’illustrer le dossier d’inventaire et d’apporter une connaissance fiable du patrimoine culturel. Néanmoins leurs usages sont multiples. Les cartes peuvent aider à mettre en évidence certains phénomènes tant géographiques qu’historiques : la spécialisation de certains quartiers d’une ville, la prédominance d’un certain type d’édifices sur un territoire donné, l’évolution d’une ville, etc. Les relevés, en deux ou trois dimensions, offrent une vue précise de l’édifice pour mieux l’analyser et permettent de le comparer à d’autres. On peut, par exemple, expliquer l’assemblage d’un mur grâce à un relevé pierre à pierre. D’autres dessins servent plutôt la médiation car selon l’adage, « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ». Ces schémas éclairent des notions techniques parfois complexes, comme l’agencement d’un site d’écluse.

– Quels sont les différents types de documents graphiques ?

– Les cartes servent à localiser les édifices étudiés ou à signaler des faits spatio-temporels. Nous utilisons comme références principales les fonds de cartes de l’IGN et du cadastre.
– Les relevés existent sous plusieurs formes : plan en deux dimensions, coupe d’édifice, élévation en volume. Dans ce cas, c’est le topographe qui effectue le relevé sur place, avec un tachéomètre, puis dessine le plan sur son ordinateur grâce aux mesures prises. Nous sommes aussi parfois amenés à restituer des bâtiments disparus.
– les schémas explicatifs sont plutôt dessinés par le graphiste, généralement pour figurer dans les publications.

– Quels outils utilisez-vous dans votre pratique quotidienne ?

Tout est désormais électronique et informatique. 
– Le  tachéomètre (cf. image ci-dessus) est un appareil qui mesure des angles et des distances au laser. Il les enregistre dans sa mémoire et les transforme ensuite en coordonnées en trois dimensions (3D) xyz. Le topographe mesure ainsi une multitude de points qu’il choisit dans l’édifice et, de retour au bureau, il transfère ces données sur son ordinateur. Les scanners en 3 D font un travail similaire mais saisissent des milliers de points en quelques minutes.
– Le logiciel de conception assistée par ordinateur Autocad permet de dessiner les plans ou les coupes. Mais ce n’est pas aussi simple que dans les jeux d’enfants et le topographe s’appuie constamment sur le croquis du bâtiment réalisé sur place !
– Les autres dessins sont faits avec des logiciels de dessin assisté par ordinateur comme Adobe Illustrator.
– Le SIG (système d’information géographique) sert à représenter des données sous une forme cartographique. Depuis une dizaine d’années, ces outils sont devenus incontournables et permettent d’associer nos bases de données à une carte, facilitant ainsi l’analyse des phénomènes. Par exemple, pour l’étude sur la Reconstruction de Blois,  le chercheur a créé une base de données recensant les immeubles reconstruits, leur année de construction, leurs matériaux, leur usage, leur géolocalisation, etc. Le logiciel de SIG traduit ces données sur différentes cartes selon les questions posées. Désormais, de nombreux fonds de cartes au format numérique sont à notre disposition : le cadastre, les cartes IGN (topographie, occupation des sols, limites administratives), des cartes anciennes, etc.

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